Nous venons de vivre, ce mardi 22 septembre, un Conseil Municipal complètement surréaliste, tel qu’on en voit peu, et qui hélas n’honore pas notre démocratie…
Avec notamment quelques moments d’anthologie.
Je suis tout d’abord intervenu sur une délibération concernant la taxe locale sur la consommation d’électricité. Il faut savoir que le coefficient multiplicateur appliqué par le maire d’Halluin est l’un des plus élevés qui soit : 8 sur une échelle allant de 0 à 8,5.
Nous avons indiqué voter favorablement à cette délibération, mais en même temps, j’ai rappelé, de manière plus générale, notre souhait de voir diminuer à terme, la pression fiscale à Halluin (Notamment la taxe foncière qui hélas, a encore une fois augmenté dans notre ville, alors qu’elle baisse à Tourcoing).
Que n’ai-je pas dit là !!!
Monsieur Dassonville, maire d’Halluin, visiblement très contrarié que j’ose aborder cette réalité, est alors parti dans l’invective : Nos propos ne sont pour lui que de la « polémique », de la « démagogie » et du « hors sujet » !
Les Halluinois apprécieront…
Un peu plus tard, après avoir voté favorablement à de nombreuses délibérations, notre groupe est intervenu concernant la mise en accessibilité des bâtiments recevant du public. Cette délibération est importante à plus d’un titre :
- D’une part, il s’agit d’établir un calendrier de travaux afin de rendre nos bâtiments publics accessibles aux personnes handicapées, ce qui est éminemment louable.
- D’autre part, le budget conséquent (1,185 million d’euros) doit être réparti judicieusement et de façon homogène sur plusieurs années, afin de respecter l’équilibre financier de notre commune.
Et c’est là, que le bas blesse : le maire a fait voter par sa majorité un agenda où plus de 75% des dépenses devront être honorées, non pas par lui, mais par son successeur !
C’est ainsi qu’en 2016, 2017 et 2018 (durant le mandat de Monsieur Dassonville) l’effort sera inférieur à 50.000 euros / an, tandis qu’à partir de 2020 (lors du mandat suivant), il sera systématiquement supérieur à 160.000 euros / an !
Chacun comprendra le côté, pour le moins discutable, de cette répartition très inégale. Et bien entendu, une répartition plus homogène aurait été préférable pour les finances de notre ville.
Mais bon, là encore, nous avons visiblement abordé un sujet tabou !
Au lieu de nous répondre sur le fond, le maire s’est alors contenté de prendre cela pour de la « polémique ».Il est d’ailleurs intéressant de noter que notre groupe 100% Halluin (Centre-droit), n’est pas le seul à faire les frais de ce comportement peu respectueux.
Ainsi, Madame Lefebvre, du groupe « En avant Halluin » (Gauche), alors qu’elle s’exprimait sur le handicap, n’a pu aller au terme de son propos, un adjoint au maire hurlant « SILENCE ! » à son encontre, afin de la faire taire…
Un comportement aussi triste que pathétique. Mais le plus emblématique de ce Conseil Municipal n’est sans doute pas là.
Préalablement à la séance et conformément au règlement intérieur, notre groupe avait fait parvenir trois questions écrites au maire.
Au lieu de répondre en début de Conseil à ces trois questions, comme cela se fait dans de nombreuses municipalités, le maire a tout d’abord décidé de les reléguer en toute fin de conseil, à une heure où beaucoup de personnes commencent à être fatiguées et à vouloir rentrer chez elles (21h30).
Or les trois questions sont importantes.
La première touche au devenir de la Cense Manoir, qui risque malheureusement d’être démolie par un promoteur.
Rappelons que cette ferme du XVe siècle est le plus ancien bâtiment de la ville d’Halluin, une pièce irremplaçable de notre patrimoine historique, que nous devons préserver et mettre en valeur.
Pour cela, la Ville doit exercer son droit de préemption. Ceci est tout à fait souhaitable pour 3 raisons :
1) Le prix du bâtiment serait en effet des plus raisonnables, car fixé par les Domaines.
2) Les travaux peuvent être étalés dans le temps, afin de ne pas obérer les finances de la commune.
3) Une bonne partie d’entre eux peut être réalisée par des chantiers écoles: Compagnons du Devoir, Lycée professionnel du Bâtiment à Tourcoing, Lycée Saint Exupéry d’Halluin pour la menuiserie.
Ainsi, cela ne nous coûterait que le prix des matériaux – et des jeunes se formeraient professionnellement.
Ce superbe bâtiment, une fois conforté, deviendrait ainsi un lieu parfaitement adapté pour les réunions ou les expositions de nos associations.
En outre, il serait possible d’y abriter un petit musée de notre riche passé textile…
Par la même occasion, Halluin se doterait d’un véritable arc végétal, formé de la Cense Manoir, du Kluite Put et de la ferme du Mont St Jean, permettant aux sportifs de réaliser de magnifiques boucles, et aux familles de se promener dans un cadre champêtre privilégié.
Et c’est enfin un acte de bonne gestion, car un terrain tel que celui là, en centre ville, a toujours tendance à prendre de la valeur avec le temps.
Ce bijou patrimonial du XVème siècle est la plus ancienne bâtisse halluinoise.
J’ai donc fait part au maire de la pétition ayant recueilli plus de 500 signatures en faveur de ce projet. Et j’ai lu quelques-uns des commentaires de soutien.
Nous nous sommes immédiatement heurtés à une fin de non recevoir. D’un revers de main, le maire a indiqué qu’il estimait les travaux à 800.00 euros, puis il a tenté de noyer le poisson.
Nous n’avons même pas pu lui répondre que ces 800.000 euros représentaient 0,5% du budget de la ville sur le mandat, et que ceci était donc tout à fait réalisable, notamment en passant par des chantiers écoles, ce qui aurait encore réduit ce coût !
Quant aux deux autres questions, portant sur deux terrains que la ville chercherait à vendre à un promoteur immobilier (à proximité du groupe scolaire Anne Franck/Jean Moulin et au Mont), le maire, au mépris de son propre règlement intérieur, n’a même pas daigné y répondre…
Voilà comment fonctionne la démocratie à Halluin…
Le groupe 100% Halluin, continuera néanmoins de vous informer, afin que les Halluinois sachent réellement ce qui se passe dans leur ville, notamment en matière de sécurité, d’urbanisme, de cadre de vie, de développement économique et d’emploi…
Jean-Christophe Destailleur